Stephan wul est un auteur français de SF (de son vrai nom Pierre Pairault – 1922 – 2003 : chirurgien dentiste travaillant l’après midi et écrivant le matin). C’est un auteur peu abondant (onze romans) mais dont certaines œuvres restent mémorables.
NiourkSon second roman, sans doute le plus connu. J’y ai repensé récemment devant « je suis une légende », puisque le thème est le même : l’humanité a couru a sa perte. Ne restent plus que des vestiges… des ruines d’une civilisation qui s’est auto détruite. La nature à repris ses droits. La ville de New york, autrefois véritable fourmilière, abritant une activité humaine foisonnante et cacophonique est désormais un havre de silence. Plus d’automobiles, polluantes et vrombissantes. Plus de xlaxons, plus de cris, fini le brouhaha constant de l’activité humaine. Il ne reste plus rien… rien d’autres que ces vestiges d’un âge d’or déchu. Les reliefs d’une civilisation morte, sans personne pour la comprendre (sauf will smith, dans je suis une légende. Car dans Niourk, les hommes sont revenus à la préhistoire et ont tout oublié de leur gloire passée).
Il y a quelque chose de vraiment fascinant, dans ce thème. Le contraste entre l’agitation permanente de New york et le silence et l’immobilité qui y règnent ensuite. La perte du sens aussi… sens de l’existence passée des hommes, rendue d’autant plus vaine que plus personne n’est là pour la constater.
(tout comme ces affiches publicitaires claquants au vent, qui ne seront plus jamais lues, par personne, et qui soulignent d’autant plus le dérisoire de toutes ces œuvres humaines)…
Les grattes ciels et immeubles qui composent la ville, ces géants de pierre dressés vers le ciel, ne signifient plus rien. Ils sont plongés dans l’oubli, le temps a repris ses droits… ils demeurent néanmoins, témoins silencieux d’une ère à jamais révolue, enfouie sous les strates successives du temps et qui ne sera plus exhumée par aucune mémoire.
Les mortels les ayant édifiés étant rayés de la surface de la terre… ne restent que le vide, la solitude, l’abandon, le silence, l’immensité… il y a quelque chose de poétique là dedans, un soupçon d'infini qui laisse rêveur
Mais revenons en à nos moutons. Niourk, donc, tout comme je suis une légende, prend place dans l’ancienne New york, recouverte par la végétation. Les hommes sont désormais organisés en tribus primitives. Thoz, le chef de la tribu, règne en maître et traite les autres en esclaves. Principalement un enfant noir, héros de l’aventure.
Des créatures abominables menacent le quotidien de ces hommes : des sortes de poulpes géants, monstres intelligents qui sont le fruit des mutations engendrées par les déchets radioactifs polluants les océans (presque tous asséchés). Alors que la tribu cheminait vers Niourk, la cité des dieux, elle fut attaqué par les belliqueux poulpes mutants. Victorieuse, elle consomma les restes de ses adversaires pour se sustenter, mais fut ainsi contaminée et périt entièrement. Entièrement sauf le petit enfant noir, resté en retrait. Celui-ci, grâce aux radiations et grâce à son alimentation (il ne va plus manger que des cervelles de poulpes) va devenir un véritable génie qui va changer le destin de la terre…