Cruising - La Chasse, de William Friedkin ( 1980 )

J'ai déjà écrit une chronique de ce film dans "Qu'est ce que vous regardez aujourd'hui ?", mais j'ai décidé d'en faire un topic à part entière histoire d'améliorer et d'ajouter certaines choses supplémentaires.

Cruising - La Chasse a été réalisé par William Friedkin, grand metteur en scène de la fin des années 70 & 80, avant de sombrer peu à peu dans un déclin que beaucoup de réalisateurs de cette époque connaissent. On lui doit notamment des bijoux du 7ème art comme French Connection ( 1972 ), L'Exorciste ( 1973 ) et Police Fédérale Los Angeles ( 1985 ).

L'histoire du film est relativement simplette, mais c'est dans le traitement de celle-ci que le film est intéressant. La police new-yorkaise enquête sur deux meurtres d'homosexuels appartenant à la tendance sado-masochiste, qu'elle pense être du même tueur. Le capitaine David Edelson ( Paul Sorvino ), chargé de l'affaire, propose à un jeune policier en uniforme, Steve Burns ( Al Pacino ) - qui possède les caractéristiques physiques des victimes - d'infiltrer la communauté gay ( Parfois il en faut peu pour faire un film ). Comme il ambitionne de devenir "enquêteur", Steve, voyant la possibilité d'une promotion rapide , accepte, en dépit du danger qu'il encourt. Installé dans un appartement de Greenwich Village, Steve fréquente toutes les nuits les lieux de rendez-vous homosexuels : bars, discothèques, boîtes de nuit, jardins publics.

Friedkin réalisa Cruising après 2 échecs commerciaux, Le Convoi De La Peur ( 1977 ) et Têtes Vides Cherchent Coffres Pleins ( 1978 ). Durant le tournage qui se déroula à Greenwich Village, Central Park & Manhattan, mais surtout durant la sortie du film, la communauté gay de New York manifesta ouvertement son mécontentement, jugeant dégradante l'image que le film donnait d'elle. Il est vrai que dans le film, l'image des homosexuels New-Yorkais se résume à des estarz des Village People, genre le moustachu vêtu de cuir. Cependant, le film ne s'arrête pas à ces clichés, car il nous permet d'en apprendre plus sur ce milieu, sur leurs codes notamment. Ainsi dans le film, Pacino apprend d'un vendeur ( Powers Boothe ) que certains foulards de couleurs différentes, placés sur la poche arrière droite ou gauche de leur pantalon ont plusieurs significations, comme par exemple être devant ou derrière, si vous voyez ce que je veux dire. Durant les sorties de Pacino dans les boîtes gays, car n'oublions pas qu'il recherche un tueur, on assiste à certaines scènes assez troublantes, comme un fist-fucking ; cependant ce dernier nous est seulement suggéré.
A part ça, le film est un bon polar des années 80, et décrit avec précision les milieux SM homosexuels de New York durant les années 80. Pacino effectue une véritable descente aux enfers ; L'enquete policiere est finalement survolée au profit des motivations troubles du héros. Un film assez glauque mais une très bonne prestation de Pacino, même si celui-ci désavoue le film.

Par contre, je dois avouer que je n'ai pas compris grand chose à la fin du film !