Michal Rovner remplit des livres entiers avec ses silhouettes liliputiennes animés. Les mouvements des hommes ramenés à la taille de fourmi qu’elle met en boucle montrent une humanité qui tourne en rond. Orginaire d’Israël, exposée dans les galeries du monde entier, plusieurs de ses pièces s’inspirent du conflit israëlo-palestinien qui fait rage aux portes de son atelier situé entre Jérusalem et Ramallah. Invitées au Musée du Jeu de Paume à Paris, les œuvres de cette ex-assistante du photographe américain Robert Frank mélangent archaïsme des supports et haute technologie. Michal Rovner a commencé à triturer des images de soldats pendant la Guerre du Golfe de 91 jusqu’à en obtenir une sorte d’"effet matière". Désormais, elle filme elle-même des gens croisés dans le monde entier et les réduit à de minuscules projections sur des murs, du papier et des pierres ramassées dans le désert. En enfermant ses petites projections dans des boîtes de Pétri, Michal Rovner réduit l’homme à l’état de micro-organisme. Une façon de repenser l’humanité.
Michal Rovner : "J’explore les modèles, les groupes, les dynamiques d’ordre et de désordre et la tendance que nous avons à créer l’ordre et le désordre. En regardant les boîtes de Pétri, des gens m’ont posé une question qui m’a beaucoup plu: "là, c’est eux ou c’est nous" ?"
Un article en français sur le travail de Michal Rovner
http://julien-salaud.info/blog/index.php/2006/01/28/74-michal-rovner-fields