- florentestbeau a écrit:
Les Raboteurs de parquet (1875)Huile sur toile, 102x146 cm, musée d'OrsayCe tableau, un des plus célèbres de Caillebotte, qui transmet l'image du monde ouvrier du siècle de la Révolution Industrielle, est réalisé à Paris, lors de travaux effectués dans l'hôtel particulier de la rue de Miromesnil.
Son sujet réaliste taxé par certains de vulgarité, est en corrélation directe avec le naturalisme littéraire qui conduit Zola à mettre en scène mineurs, blanchisseuses, zingueurs ou cheminots...
Ces torses nus qui laissent apparaître le relief des vertèbres, les épaules musculeuses et les bras fuselés nous rappellent que l'artiste a étudié l'anatomie dans l'atelier de
Bonnat. Si certains critiques trouvent les nus "parfaitement traités, d'autres jugent les bras de ces raboteurs "trop maigres et les poitrines trop étroites". Le visage masqué ou à peine visible des travailleurs traduit leur concentration et le côté pénible de leur tâche. Les seuls éléments de leur environnement en sont le reflet : sac à outils, marteau, racloir, lime, bouteille et verre.
La prise de vue en surplomb et l'absence de plafond compriment l'espace et nous renvoient sur le sol d'apparence pentue où les personnages sont tassés. La perspective linéaire des horizontales et des verticales [que nous controlons, n'essayez pas de régler votre téléviseur... hum, désolé] donne au regard de plonger directement sur ces torses raides et ces bras éclairés, seuls à se mouvoir dans ce décor statique.
Dans cet intérieur dont la palette tend à s'éclaircir, le bas de la fenêtre laisse passer une lumière, qui par des effets de clair-obscur, modèle le relief des muscles et des os et joue de ses reflets sur les outils et les parties brillantes du parquet, faisant ressortir le rectangle déjà mat. Derrière les arabesques de la grille, se profilent les immeubles de la rue, thème développé ultérieurement par l'artiste.
Cette oeuvre sera donnée aux Musées Nationaux par les héritiers de Caillebotte, en 1984.
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Commentaire trouvé dans une biographie de Caillebotte par Marie-Josèphe de Balanda aux éditions edita (original
). Une belle biographie je trouve, mise en page aérée, grandes reproductions, et place importante réservée aux commentaires d'oeuvre (une cinquantaine). Pas grand chose sur internet au sujet de Caillebotte en dehors de la bio dégottée par Flo, et selon les commerçants de Lyon les bouquins courent pas les rues non plus (merci la bibliothèque)
Ca fait du bien de faire remonter les vieux sujets parfois, surtout que celui-ci me plaît bien ! (thx florentestbeau
)
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