Takashi Miike

Biographie :

Takashi Miike est un réalisateur japonais, né le 24 août 1960 à Yao, petite ville près d'Osaka, au Japon. Après sa sortie de « l'Academy of Broadcasting and Film » de Yokohama, il commence à réaliser plusieurs téléfilms. Dans les années 90, il enchaîne plusieurs films à très petit budget dont « Les affranchis de Shinjuku », réalisé en 1994 qui le fit connaître au grand public. S’en suivra «Graine de Yakuza » en 1996 qui sera classé parmis les 10 meilleurs films de l’année par le « Time magazine ». En 1999, il commence sa trilogie des « Dead or alive » avec son acteur fétiche Sho Aikawa ainsi que « Audition » qui reste l’une de ses œuvres la plus connue. En 2001 débarque « Ichi the killer », film d’une violence rare qui se verra immédiatement fiché comme « film de Catégorie III » ( Qu’est ce que la catégorie III ? ). Les films de Miike sont en fait difficilement classables, voir inclassables, commençant comme un simple film de Yakuza, ils basculent vers l’horreur, le gore, le trash ou encore la science fiction. Miike est aussi provocateur tout en restant poétique. Sans aucun complexe, il se laisse aller à tous les débordements possibles et imaginables, bousculant ainsi les tabous de notre société. Aujourd’hui, après plus de 60 films à son actif en a peine 10 ans, Takashi Miike reste un des réalisateurs les plus prolifiques de sa génération.

Filmographie

Quelques appréciations :

Dead or Alive :
Avec « Dead or alive », Miike nous livre une œuvre jouissive, trash et ultra violente ou s’enchaînent scènes de sexe, scato, zoophile et gunfight violents et nerveux, en témoigne l’intro du film. Le final quand à lui, de par son incompréhensibilité, mérite un bon « ?/10 ». On est bien content de retrouver quelques acteurs nippons qu’on adore : Sho Aikawa que l’on peut retrouver aussi dans « Gozu » du même réalisateur et Terajima Susumu, l’un des acteurs fétiche du très grand Takeshi Kitano ( on a put le voir dans « Violent cop », « A scene at the sea », « Getting any ? », « Kids return », « Hana-Bi » et « Aniki mon frère » ) ainsi que dans « Ichi the killer » de Miike ou il campe Suzuki, le Yakuza crocheté et brûlé à l’huile bouillante. La mise en scène du film, dans le plus pur style Miike se veut à la fois clipesque, épileptique et totalement déjantée. Encore un film du maître du trash nippon à conseiller à un public averti. Je m’en vais me procurer les deux suites de ce film.
8/10

Audition :
Commençant par une banale histoire d’amour, la première heure passée, le film bascule dans une folie ahurissante ou s’enchaînent tranchage de tête, de pied, etc. Le tout à la corde à piano. Alors qu’il débute de façon poétique et calme, l’aspect visuel du film se voit totalement chamboulé à la disparition de la douce Asami, laissant place au style habituel de Miike, totalement déjanté ou se suivent flash-back, illusions, coupure de son,… Bref, une œuvre étrange, tout d’abord gentille pour arriver à un final extrêmement gore.
9/10


Ichi the killer :
Avec « Ichi the Killer », Takashi Miike nous démontre une fois de plus tout son savoir faire. En tant que réalisateur expérimenté dans ce domaine, il nous livre la une œuvre purement barge alliant masochisme et gore. On comprend aisément pourquoi ce film est classé « Catégorie 3 », même si au final, on a déjà vus pire. La mise en scène, complètement barge elle aussi, peut cependant en rebuté plus d’un mais elle reste dans le style habituel de Miike. Côté acteur, Tadanobu Asano aka Kakihara qu’on peut aussi retrouver dans le « Zatoichi » de Kitano, excelle dans son rôle de psychopathe masochiste aux méthodes d’une violence rare. Le film ne se résume pas qu’à une succession de scènes extrêmement gores, une réelle histoire vient compléter le film, limite une histoire d’amour, plutôt axée sur la souffrance. La totalité du film reste cependant traitée sur un ton fort second degré, rendant sa vision un peu plus facile.
8/10

Gozu :
Difficile de s’identifier à un seul des personnages de ce film tellement leur comportement son étrange et bien encré dans la culture japonaise (selon les dire du réalisateur, leurs comportements sont « compréhensible » ou plutôt on une signification dans la culture nippone). Miike réitère à nouveau un film de Yakuza totalement barré ou la science fiction se mêle au gore et à l’étrangeté pour arriver à un final encore plus barré et tout simplement choquant que tout le reste du film. Mais c’est parce qu’il choque que Gozu passionne.
Sho Aikawa nous livre une grande prestation même si il n’est enfait que le personnage secondaire du film.
?/10



Et vous, que pensez vous de ces films ?

Honte à moi, je n'ai pas encore mater le moindre film de Takashi Miike alors qu'on m'a offert Audition à mon anniversaire (merci Salem) et que j'ai la possibilité d'avoir aussi Ichi the killer, Visitor Q et l'épisode de Masters of horror !!
Va falloir que je remédie à cela très vite...en tout cas très bonne idée que d'avoir lancer ce topic.

ps : impressionante la filmographie de Miike !! On peut aussi avoir celle de Miinnie ^^ ??

Oui tu devrais t'y mettre, d'autant plus que je pense que ca pourrait t'interesser.

"Audition" est très bon pour commencer même si il est moins barrer que les autres que j'ai cité.

"Visitor Q" je devrais l'avoir vus le week end prochain.

Je trouve l'univers de Miike tout simplement fascinant,chaque film est des plus barje,voir même poussé à l'extreme pour certain.

c'est le genre de cinéma ou l'on croche ou l'on déteste.Pour ma part j'aime vraiment...

Jusqu'à ce jour j'ai pu voir la trilogie Dead or alive,Ichi the killer et Imprint et j'ai aussi audition que je pense me regarder ses prochain jours.

J'ai beaucoup aimé Ichi the killer et je possède la version collector Director's cut.
A la base de ce film, il existe un manga dessiné par Hideo Yamamoto. Ichi en est le héros, c'est un homme psychologiquement instable qui découpe ses victimes avec des couteaux plantés aux talons de ses chaussures. Ichi est poursuivi par Kakihara.
Miike a décidé pour son film de faire de Kakihara le héros alors que dans le manga, c'est Ichi le héros. Ichi dans le film est très peu présent en fait mais découpe toujours aussi bien ses victimes (le mec découpé en deux ^^).
Kakihara (Tadanobu Asano) est sado-maso et possède un joli sourire de l'ange. On trouve aussi Shinya Tsukamoto au casting.
Sinon le style est volontairement exagéré, gore, rempli d'humour, très rentre-dedans...bref c'est jubilatoire !!

J'aime bien Miike, même si ça fait bien longtemps que je n'ai pas vu un film de lui. Shinjuku Triad Society est un polar glauque et pas très bien réalisé, réservé au marché de la vidéo. Osaka Tough Guys est une de ses comédies graces les plus décomplexées, gentiment jouissive et brouillonne. Fudoh, adaptation d'un manga, très sombre et maladroit, globalement mal interprété et filmé. Rainy Dog, polar crépusculaire plus intéressant et gentiment bluesy. Full Metal Yakuza, délire à la Robocop manquant de punch et de moyen, ça se laisse regarder. Bird People in China, l'un de ses films les plus maîtrisés, d'une douce poésie.

Blues Harp, récit tragique d'un gamin malmenée par les yakuza. Andromedia, sympathique film de commande pour un groupe de lolita pop. Christopher Doyle a le rôle du grand méchant et cabotine à mort. Audition, l'un de ses plus connus, poseur mais doté de séquences peu regardables. Surrestimé néanmoins. Silver, pinku eiga sans grand intérêt, amusant pour ses séquences de catch et ses passages scato peu ragoûtants. Dead Or Alive, arnaque du film de yakuza, sal et méchant, la fin est par contre excellente. Ley Lines, road movie et pute, réalisation globalement sale. MPD PSycho, aussi maîtrisé sur le papier qu'inégal dans sa direction d'acteurs. Les Prisionniers du Paradis, l'un de ses films d'aventure carcéral les plus maîtrisés. Musique excellente. Dead Or Alive 2, mou du genou et n'aboutit à pas grand chose.

White Man Collar Worker Kintaro, film "cool" au sens propre du terme, l'un des plus vendables sur le marché et Buena Vista dans l'âme de Miike. City of Lost Souls, assez furieux et violent, con et non-sensique avec un brésilien en rôle principal. Amusant. Happiness of the Katakuris, comédie musicale déjantée, loufoque et étrangement audacieux sur le plan visuel. Ichi The Killer, se borne à faire dans le graveleux, sans apporter de plus value au matériau original. Sa version animée Ichi The Killer : 0 est en tout point navrante. Family, yakuza eiga longuet n'apportant rien de plus qu'un Fukasaku des 80's. Visitor Q, critique sociétale intéressante et dégueulasse, couvant de purs moments de poésie. Pas bien légal, mais amusant. Dead Or Alive 3, nullité de bas étage. Sabu, jidaigeki pour adolescents, globalement joli quoi qu'un peu long. Shangri-La, comédie de poissonier aux allures de street trash social. Graveyard of Honor, tentative désespérée pour Miike de remaker Fukasaku. Des scènes difficiles.

La Mort en Ligne, probablement l'un de ses pires films mais aussi l'un de ses plus connus, surfant sur la mode ring-like du pauvre, sauce MTV. Gozu, strates lynchiennes et ambiance bizarre, onirique. Un peu longuet et déroutant. Izo, samurai eiga de facture décevante. D'une vulgarité inouïe. Zebraman, belle parabole sur le père de famille et déclaration inégale aux films de monstre et autres sentai. Yakuza Demon, c'est dingue de voir à quel point Riki Takeuchi est gros. Segment Three : Box, étale pédophilie et homicide involontaire dans un élan poétique destabilisant. La Maison des Sévices, descente aux enfers sans tabou, visuellement très correct. Great Yokai War Monster, quand Miike se borne à faire de l'heroic fantasy de supermarché. Enfin, Big Bang Love Juvenile A (qui sort début juillet chez Animeigo en zone 1), l'un de ses films les plus poseurs, philosophie de comptoir et audaces sous influences Nouvelle Vague moyennement bien digérées.

Son western sort début février en DVD.

La maison des sévices sorti dans la collection Master of Horror vaut vraiment le détour... sinon, gros fan de son travail ;-)