Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...
L'arbre de la vie est le 5ème film en 40 ans de carrière d'un réalisateur secret, timide à en être malade, refusant toute interview, à savoir Terrence Malick. Chacun de ses films est une expérience unique (La balade sauvage, Les moissons du ciel, La ligne rouge, Le nouveau monde). Il en va de même pour L'arbre de la vie qui vient d'obtenir à Cannes la palme d'or. Il devait concourir l'an dernier mais le film n'était pas prêt.
Le président du jury était Robert de Niro. Ce n'est pas Malick qui est allé chercher sa palme mais son producteur. Le jour où son film était présenté à Cannes, il a demandé qu'à la fin de la projection, les caméras restent au sol pour ne pas qu'il soit filmé. Un réalisateur secret qui refuse le star-system (et c'est tout à son honneur).
Le film en tout cas divise énormément les gens. Certains apprécient, d'autres crient au scandale. Dans la salle de cinéma où je l'ai vu hier soir, il y a une dizaine de personnes qui sont parties.
Faut dire qu'il y a de quoi être dérouté vu le sujet.
L'arbre de la vie est une expérience sensorielle, une réflexion philosophique sur le pourquoi de la vie, passant de la petite histoire, celle de cette famille texane (état d'où est originaire Malick) confronté à ce drame, à la grande histoire, celle de l'arrivée de la vie sur Terre.
On ne comprend pas toujours tout ce qui se passe (et certains passages sont un peu longs voir parfois limite grotesques), passant d'une séquence à une autre mais faut bien avouer qu'esthétiquement c'est absolument sublime. Les plans ne sont pas filmés au hasard et il y a des trouvailles à foison (comme les ombres de ces enfants qui jouent).
Le film est à l'image de son réalisateur, c'est à dire qu'il n'est pas très bavard. Peu de dialogue et comme souvent dans ses films, il y a un narrateur qui intervient et semble tout connaitre.
Il y a une constante dans les films de Malick, c'est cette passion qu'il peut avoir pour la faune et la flore.
On pourrait en tout cas faire un rapprochement avec le travail de Stanley Kubrick, aussi bien dans les séquences du cosmos (qui font évidemment penser à 2001 l'odyssée de l'espace) que dans son souci de perfectionnisme.
On pense aussi à la Terre vue du ciel avec la fameuse source d'eau chaud d'old faithfull dans le parc du Yellowstone et ses étonnantes couleurs.
La bo est aussi très importante, composée par Alexandre Desplat. Il existe une relation très forte entre la musique et les images. Peut être pas aussi forte que dans Koyaanisqatsi ou Baraka mais ça s'y approche.
Il y a aussi bon nombre de métaphores religieuses qui parcourt le film. Dans les moissons du ciel, c'était pour parler d'Adam et Eve chassés du jardin d'eden. Ici on a l'échelle (façon échelle de jacob) le pont qui traverse la rivière façon Styx...etc
Enfin bref une expérience à vivre...