Drudkh

1. Sunset in Carpathians 2.47
2. Tears of Gods 8.34
3. Archaic Dance 3.28
4. The Milky Way 9.52
5. Why the Sun Becomes Sad 5.45
6. The Cranes Will Never Return Here 3.26
7. Grey-Haired Steppe 2.08

N'étant pas familier du groupe ukrainien et voulant donc découvrir leur univers, je décide donc de m'offrir un album que je venais de trouver en occasion au Gibert du coin.
Une pochette mal imprimée (alors que l'intérieur du livret est magnifique) sur un logo invisible et un nom d'album à coucher dehors, aucun doute à avoir, nous sommes en présence d'une production de l'Europe de l'est.
De retour à la maison, je mets mon cd dans le lecteur et découvre avec stupeur une guitare accoustique.
Ce n'est pas un album de metal alors ?
Et bien non, Songs of grief and solitude est un album entièrement folk et accoustique.
D'autres groupes metal avant Drudkh se sont essayés à cet exercice avec souvent de grandes réussites.
Je veux bien évidemment parler d'Ulver avec son fameux Kvelssanger (1996) ou plus récemment Finntroll et son Visor om slutet (2003), deux albums chroniqués dans cette section.
L'album de Drudkh est quant à lui sorti en 2006.
Mais à la différence de ses aïeux célèbres (Ulver et Finntroll), c'est que cet Songs of grief... ne comporte absolument aucune partie chantée, ni même de choeurs.

Une certaine austérité est de mise : une guitare parfois dédoublée qui se répète à l'infini, une flûte et des passages atmosphériques qu'on trouve dans tout bon album de folk (bruit de la mer, du vent, de la pluie, chant d'oiseaux...etc).
Ce n'est pas un album qu'on suit forcément attentivement, on l'écoute en fond sonore en jouant à des JDR ou en lisant un bouquin pendant les longues soirées d'hiver.
On pourrait dire que cet album est beau et chiant comme une aquarelle de Marie Laurencin.

Il est bon de noter que cet album n'est pas tout à fait nouveau puisque certaines parties contiennent des éléments de chansons plus anciennes :
-Tears Of Gods contient des éléments de Forests In Fire And Gold (Forgotten Legends).
-Archaic Dance reprend Glare Of 1768 (The Swan Road).
-The Milky Way est un réarrangement de Blood (The Swan Road).
-Why The Sun Becomes Sad contient des éléments de Sunwheel (Autumn Aurora).
-The Cranes Will Never Return Here reprend un riff de Solitude (Blood In Our Wells).

Et pour finir, je vais revenir un peu sur le livret qui accompagne cet album.
Je disais que la pochette ne ressemblait pas à grand chose à cause d'une surimpression (les contours ne sont pas très nets).
C'est bien différent à l'intérieur du cd. Les dessins inspirés des contes et légendes ukrainiens ont des contours beaucoup mieux marqués.
Je ne sais pas qui les a réalisés mais ils me font penser aux oeuvres de certains peintres symbolistes.

On est surpris au départ par son austérité et sa simplicité mais au fur et à mesure qu'on l'écoute, cet album passe de mieux en mieux, surtout qu'il n'est pas trop long (36 minutes) et ne gave pas avant la fin.

C'est le seul album de Drudkh que je ne possède pas et qui est considéré comme le moins bon du groupe. Car l'aspect folk (trop folk? ) a dérouté totalement les fans. Je ne connais personnellement qu'un seul morceau de ce cd (celui qui est sur l'une des nombreuses pages Myspace consacrées au groupe) Et même s'il ne représente pas la quintessence du groupe j'aime quand même. A écouter en entier. C'est prévu que je le commande.
"On pourrait dire que cet album est beau et chiant " dis tu Richter, je crois que tu as bien résumé ce qui est dit sur de nombreux forums. Bravo pour ta chronique.