Ivan, 12 ans, est décidé à venger sa famille assassinée par les nazis.
Il rejointun régiment de partisans russes comme éclaireur.
Sa capacité à se glisser à travers les lignes ennemies sans être remarqué le rend rapidement indispensable.
Cependant, ses supérieurs considérant ses missions comme trop dangereuses, décident qu'il doit quitter le front.
Ivan résiste et convainc les officiers de le laisser mener une dernière expédition...
L'enfance d'Ivan est un film soviétique de commande, réalisé en 1962 par Andreï Tarkovski.
Il a reçu le Lion d'Or à Venise cette même année.
Même si celui-ci n'atteint pas ses chefs d'oeuvre à venir, ce premier film est quand même très intéressant à voir car il aborde de nombreux thèmes qu'il a développé tout le long de sa carrière et pour un "débutant", il montre d'étonnantes qualités de mise en scène et un sens du visuel étonnant.
On peut apercevoir à un moment du film un bout de fresque sur le mur qui fait évitablement penser à Andreï Roublev (1966) et l'art intervient une autre fois avec cette gravure de Dürer (les 4 cavaliers de l'Apocalypse).
Quand Ivan s'endort et que le lieutenant le porte pour le mettre au lit, on dirait une sculpture d'une pieta, la Vierge étant remplacée par un soldat.
e film se passe pendant la guerre comme dans Le miroir (1974)...etc
A la violence des combats s'oppose les souvenirs d'Ivan avec sa mère ou sa soeur d'une Russie idéalisée.
Il y a toujours une recherche de l'esthétique. D'ailleurs ce magnifique noir et blanc fait penser à un autre film sorti quelques années avant, La nuit du chasseur (1955).
La forêt de bouleaux, les pommes tombées sur la plage qui sont mangées par les chevaux, la scène du puits avec l'étoile, le baiser au dessus de la tranchée, le passage de la rivière rythmé par le lancer des fusées éclairantes, les soldats pendus au bord de l'eau...etc
De nombreuses scènes qui resteront longtemps dans ma mémoire.
Le parallèle qui est fait entre 2001 l'odyssée de l'espace de Kubrick et Solaris de Tarkovski est peut être trop facile à faire mais en tout cas, ces deux réalisateurs étaient des perfectionnistes morts beaucoup trop tôt.
On pourrait d'ailleurs faire un autre comparatif entre L'enfance d'Ivan et Requiem pour un massacre (Idi I Smotri) d'Elem Klimov car les deux films montrent un enfant/ado russe face aux horreurs de la guerre (deuxième guerre mondiale).