Shinya Tsukamoto

De toute la filmographie de Tsukamoto, il me reste encore à voir Tokyo Fist, Bullet Ballet et Snake of June (alors que j'ai les deux premiers en DVD mais à 400 kms d'ici).
A part Tetsuo II qui m'a profondément ennuyé, je n'ai jamais été déçu par Tsukamoto.

Denchu Kozo est un garçon qui subit les railleries de ces camarades car il a un poteau électrique dans le dos.


Ce moyen-métrage de 47 minutes donnent le ton à l'univers étrange et délirant de Tsukamoto. Denchu Kozo est envoyé 25 années dans le futur et il doit combattre des vampires-punks qui ont pris le pouvoir sur terre.
Un budget plus que ridicule mais bizarrement ça marche et les combinaisons entre l'homme et la machine (biomécanique que l'on retrouvera dans les Tetsuo) sont hallucinants. Ambiance cyberpunk au rendez-vous !!

A part quelques minutes de Tetsuo premier du nom, je n'ai jamais vus un seul Tsukamoto.
Je dois avouer ne mettre jamais interessé à ca filmographie. Mais j'ai entendu pas mal de bien de "Bullet Ballet", le seul Tsukamoto qui pour l'instant me fasse envie.



Synopsis : "Goda (Tsukamoto lui-même), vit sa vie paisiblement jusqu'au jour où il rentre chez lui et trouve sa compagne suicidée d'une balle à la tête. Survient alors un bouleversement chez Goda. Suite cet acte inexplicable il passe de la dépression à la rage, jusqu'à développer une fascination pour les armes à feu, tout en essayant de comprendre ce qui a pu amener sa fiancée à poser un geste aussi spontané. Son destin croisera celui de Chisato (Mano Kirina, un nom à retenir), jeune désespérée obsédée par la mort, faisant partie d'une bande de jeunes ultra-violents qui volent et se battent en attendant d'atteindre l'âge adulte. Passé à tabac par ces derniers, Goda décide de se venger et veut se procurer une arme à feu, ce qui ne fera qu'intensifier son goût pour la violence."

Une petite critique.

Bon, j'ai rien voté étant donné que je n'ai pas encore vu tous les films de Tsukamoto. En tous cas, c'est vraiment un réalisateur qui m'intéresse beaucoup depuis ma première vision de "Tetsuo".

A l'instar de Cronenberg, on peut dire que Tsukamoto a su retranscrir de manière plus ou moins symbolique les peurs de l'Homme moderne et dit "civilisé". Ainsi, dès son premier film, il impose à grand coup de montage épileptique et d'effets gores saisissants sa vision hallucinée et nihiliste d'un monde post-moderne qui se transforme progressivement en vaste décharge à ciel ouvert, dans laquelle les hommes fusionnent avec la ferraille et les déchets industriels. On peut penser qu'avec ce film, Tsukamoto livre sa vision de la "nouvelle chair" ( thématique obscure qui est au centre du "Videodrome" de Cronenberg ), d'autant plus que "Tetsuo 2" semble aller dans ce sens.

Mais "Tetsuo 2" annonce aussi "Tokyo Fist", monumental film qui met le corps à rude épreuve en investissant le milieu de la boxe.

Le clip "Come to daddy" de Chris Cunningham semble être une intéressante synthèse des univers deTsukamoto et Cronenberg. Par contre, j'ai aussi vu "Gemini" qui marque quand même une grosse évolution dans le travail de Tsukamoto.

Gemini est pas mal du tout.Il s'agit à la base d'une nouvelle d' Edogawa Ranpo, l’Edgar Allan Poe japonais qui a vécu il y a près d'un siècle.
C'est donc un film en costumes d'époque mais on retrouve quand même l'univers si particulier de Tsukamoto.Par contre, il faut savoir que c'est un film de commande.



Et puis la scène dont est tirée l'affiche du film est absolument magnifique...et l'actrice principale du film a un visage troublant (elle me rappelle un peu le physique des acteurs du Casanova de Fellini).



Dans Gemini la musique, toujours composée par Shu Ishikawa possède un temps fort vraiment terrible, n'est-ce pas Salem??

L'ordre de mes préférences des films de Tsukamoto est le suivant : Tetsuo I, Gemini, Hiruko the gobelin, Tetsuo II le seul des 4 que j'ai pu voir qui ne m'a pas franchement laissé un souvenir impérissable.Il me reste donc à voir Bullet ballet, Tokyo fist et Snake of June.

"Gemini" est un film de commande, mais d'après JP "Dieu"nnet, Tsukamoto était ébahi de pouvoir faire ce qu'il voulait, donc il n'a pas été empéché (ou pas trop) et a pu une fois de plus nous laisser explorer son univers.
La première fois que je l'ai vu, j'ai été un peu égarée par le côté un peu kitsch du film...alors qu'il est vraiment excellent (ce qu'a confirmé le seconde visionnage du film). Peu apprécié par les fans de Tsukamoto, pourtant ce dernier s'est bien fait plaisir dans ce film...une intrigue proche de "Faux semblants" de Cronenberg, une histoire de jumeaux (un bon, un mauvais, sans que ce soit si manichéen que ça, ce qu'on retrouve dans plusieurs films de Tsukamoto : deux êtres, presque les deux faces opposées d'un même être se combattent) et une féroce critique de la bonne société nippone (par ex. quand le médecin doit choisir entre soigner une lépreuse et son bébé ou bien le maire de la ville, ou encore les bonnes manières rigides auxquelles il faut se plier, etc.).
J'essaie désespérément de trouver la BO du film que je trouve sublime, et pis les scènes d'amour sont d'une telle beauté...j'adore trop ce film!!!

Bon je viens de voir Haze, un moyen métrage de 48 minutes qui date de 2005 !! Jusque là, cette oeuvre se passait que dans les festivals mais on peut la trouver...seul soucis, l'image est vraiment très sombre, plus sombre que le film normal je pense !!
Genre : Drame-Horreur-Expérimental



Un homme se retrouve coincé avec une profonde blessure à l’estomac dans un dédale de tunnels juste assez larges pour se déplacer. Comment est-il arrivé dans ce lieu sombre et inconnu ? Qui lui a infligé cette entaille qui le fait saigner inéxorablement ? et surtout pourquoi ?



Le moyen métrage est tourné en DV et on retrouve certains éléments de ses autres films. Il n'y a que deux acteurs (Shinya Tsukamoto et Kahori Fujii (Tokyo Fist) et très peu de paroles mais il n'y en a pas vraiment besoin. Si vous êtes claustro, votre calvaire va être encore plus atroce !! ^^

ps : voici un lien qui parlera mieux que moi du film...à lire si vous l'avez vu ou alors faites attention à la partie spoiler !!
http://eigagogo.free.fr/Critiques/haze.htm

J'aime bien son cinéma, du moins plus qu'avant, hormis l'immonde Tetsuo à l'esthétique clippesque.

Je suis allé voir son dernier film en date "Nightmare detective" projeté au festival du film asiatique de Deauville (dernière séance de la journée, à 00h...ambiance!!) et c'est dorénavant mon troisième Tsukamoto préferé (derrière Hiruko et Tokyo Fist). Si l'actrice principale (Hitomi, chanteuse de Jpop) a le charisme d'un dessous-de verre en plein été, et MATSUDA Ryuhei un peu poseur, les passages en vue subjective complètement hallucinants de vacarme (sonore, visuel) étonnent par leur férocité et eclipsent l'interprétation moyenne d'ensemble. Il y a même un petit côté Freddy dans s't'affaire pour les meutres "invisibles".
Un Tsukamoto à voir absolument une fois sortit en dvd.

TRAILER

Merci pour cette info, je ne savais pas qu'il en avait fait un nouveau !!

C'est un Tsukamoto vraiment brutal, et la première séquence en vue subjective restera LONGTEMPS dans les mémoires de ceux et celles qui l'ont vu avec nous au cinéma. Et c'est peut-être aussi le plus grand travail d'Ishikawa sur la bande-son, plus métallique que jamais!!

Ah, enfin un nouveau film de Tsukamoto... mais avant qu'on puisse le trouver...
ça a déjà été bien longuet pour dénicher Haze et Vital... et toujours pas vu A Snake of June...
Bien dommage qu'on ne puisse voir ses films au ciné... autrement que dans des festivals...

J'ai eu ma révélation de la journée...je sais enfin ce que racontent les acteurs qui se causent au téléphone dans Tetsuo...
Moshi Moshi...il faut prononcer Moï Moï...ça veut juste dire Allo !!
Reste à savoir ce que répond le gars...un truc genre Moss Moss (écrit phonétiquement)

Bon...m'étant fait tous les Tsukamoto, je peux donner un avis définitif.
C'est parti pour le tour d'horizon de sa filmo :

The Phantom of Regular Size (1986) :
The Phantom of regular size évoque donc déjà tout un pan du cinéma de Tsukamoto, bientôt cité en grosse partie par Tetsuo : The Iron Man pour sa mise en scène faite d'excès de vitesse et d'engins génitaux surdimensionnés, et surtout The Adventure of Denchu Kozo pour la petitesse de ses moyens, son envie de bien faire et ses personnages sortis tout droit d'un manga SF. L'absence de moyen donne aussi un résultat intéressant puisque ce court-métrage déborde d'idées en tout genre aussi bien visuelles que thématiques.

Et parceque Takeshi est cool, Takeshi a uploadé l'intégralité de ce court-métrage :
1ère partie
2ème partie

The Adventure of Denchu Kozo (1987):
Un homme-poteau, vous en conaissez beaucoup? Et qui chasse des vampires punk? Tsukamoto l'a fait et ça plaira, en partie, aux amateurs de cinéma grandguignolesque mais non dénué d'une certaine idée avant-gardiste d'un futur proche. Possède, en gros, les mêmes moyens que The Phantom of Regular Size

Tetsuo (1988):
Tout ce que je déteste, à peu près, dans le cinéma expérimental. C'est irregardable, visionnaire mais vite pubeux, brouillon et infernal quand on tente une deuxième vision. L'endormissement n'est pas optionnel non plus. Représente en tout cas un tournant dans le cinéma japonais.

Hiruko (1990):
Premier film de commande de Tsukamoto, premier film "sage" mais souvent parcouru d'excès de pure violence. A réserver aux spectateurs neutres dans l'affaire Tsukamotesque.

Tetsuo II (1992):
Plus regardable et mieux scénarisé que Tetsuo, mais toujours aussi n'importe nawak thématique et embrouillé dans ses idées. On passe souvent du coq à l'âne, rien n'est bien justifié et la réalisation fais dans le tappe à l'oeil. Vaut pour quelques séquences SF intéressantes.

Tokyo Fist (1995):
Le meilleur film du cinéaste avec Hiruko, car l'un des mieux maîtrisé sur le plan de la narration. Grosse montée en puissance d'un salaryman, réalisation percutante et couleurs travaillées. Malgré le peu de moyens, le cinéaste arrive à rendre son produit tout simplement percutant et débordant de solutions visuelles de qualité.

Bullet Ballet (1998):
Cinquième long-métrage officiel de Tsukamoto, Bullet Ballet est un film qui fait mal. Portrait d'une société nippone habituée à la douleur (physique, morale, financière, culturelle...) et habitée par de vrais loosers aux rêves de liberté utopiques, Tsukamoto plonge le spectateur dans une virée glauque au possible (ne montrant finalement que les coins les plus crades de la capitale) sous fond de polar crapuleux. On n'y trouve pas la rage -expérimentale chez le cinéaste à l'époque- d'un Tetsuo ou de Denchu Kozo (je range Tokyo Fist à part), mais le parti pris délibérément "humain" rend son oeuvre bien plus attachante et à la limite du contemplatif, chose plutôt rare chez le cinéaste plutôt habitué à nous en mettre plein la tronche

Gemini (1999):
Deuxième film de commande du cinéaste après Hiroku, Gemini est l'adaptation d'un roman du japonais Rampo Edogawa (la transcription japonaise du nom d'Edgar Allan Poe en hommage à ce célèbre écrivain) basé sur la gémellité et teinté de fantastique. Même si le cinéaste avoue aimer son film, ses limites l'empêchent de trôner fièrement aux côtés de Tokyo Fist ou encore Tetsuo car le vrai problème de Tsukamoto est qu'il est génial lorsqu'il détient toutes les ficelles de son oeuvre. Bien qu'à la fois réalisateur, scénariste et directeur de la photo, Tsukamoto ne se libère jamais pleinement dans cette époque de l'ère Meiji, en costumes (modernes et traditionnels) et s'embrouille dans sa première partie. Les ellipses du début masquent une écriture aléatoire, comme une difficulté à poser son récit -calme en apparence- très loin de l'univers cyberpunk et définitivement urbain qu'il chérit tant.

A Snake of June (2002):
On compare Eyes wide Shut à Snake of June, ou vis versa, je ne tenterai pas de rentrer dans ce domaine, fut-il une injure à Tsukamoto de comparer son oeuvre au plus grand nanar de Kubrick. Bien que guère exempt de défaut, Snake of June propose des séquences à la beauté toute relative, passant du brouillon de Tetsuo à un épatant panel onirique, comme cette scène où la jeune femme se déshabille sous une pluie battante, totalement enivrée par les flashs aveuglants d'un appareil photo. Un Tsukamoto mineur mais à voir pour ses quelques moments drôlement esthétiques.

Vital (2003):
Un Tsukamoto qui n'agite pas sa caméra c'est mauvais signe. Un Ishikawa Chu qui ne tape pas comme un forcené sur ses casseroles c'est mauvais signe aussi. Donc que reste-t-il de cette nouvelle oeuvre? Pas grand chose de bien concret, ni même de très précis dans ses idées abordées, Tsukamoto aborde les thèmes classiques du dépressif de première incarné ici par Asano Tadanobu, bien habité par son personnage mais d'autant plus pénible et fatiguant, à l'image du Matsuda Ryuhei poseur de Nightmare Detective tirant une tronche pas possible sur 90 minutes, le mec blasé par excellence. Choix purement subjectif, je n'apprécie pas le style d'Asano tout comme celui de Tsukamoto pour Vital.

Haze (2005):
Tsukamoto imprimait déjà son style inimitable -sans pour autant être apprécié de tous- en mêlant les images choc à une narration absolument décousue (voir inexistante) alliés à un montage sévèrement travaillé. Haze nous replonge donc dans cette époque, sans pour autant faire preuve de l'énergie palpable de ses premiers essais, pire même puisqu'il intervient dans une période où Tsukamoto semble s'être apaisé, rangeant au fond d'un placard ses sempiternels montées en régime qu'on lui doit depuis Denchu Kozo, monument de n'importe quoi artistique mais monument d'expérimentation dans le domaine, dépassant ce que pouvait déjà faire l'un des "artistes" de l'expérimentation sous toutes ses coutures, le dénommé TERAYAMA Shuji.

Nightmare Detective (2006):
Nightmare Detective n'échappe donc pas au copycat pur et simple des mises à mort façon Nightmare on Elm Street, le meilleur Craven, pourtant si le cinéaste choisit clairement la facilité pour faire déguster ses protagonistes, sa mise en scène étonne une nouvelle fois par sa complexité et son sens du cadrage pas commun. La première séquence en vue subjective est alors une réussite absolue, montée de manière très saccadée et tenant la dragée haute aux meilleures productions des nineties, le succès d'une superbe alchimie entre le Tsukamoto indépendant (monteur, réalisateur, interprête, scénariste...) et son compositeur attitré Ishikawa Chu qui nous livre un travail sur la bande-son absolument stupéfiant, peut-être son plus complexe. La férocité Tsukamotesque l'emporte sur tout. Le colis arrive à destination avec quelques cornes, mais on ne s'est clairement pas moqué de nous sur la marchandise.

Apparemment Tsukamoto a donné une suite à Nightmare Detective, juste avant de réaliser dans le plus grand secret le 3e volet de Tetsuo....

voici la bande-annonce japonaise...


Le film a été présenté en compétition à la Mostra de Venise en septembre dernier, et il devrait sortir au ciné en mai au Japon... j'espère qu'une sortie en France est prévue!!!

Intéressante cette bande-annonce même si ça fait largement penser aux autres volets avec un peu plus de moyens. Bref à surveiller de près...

Il faudrait que je revois les autres car je ne les ai plus du tout en tête... bien sûr on retrouve la fusion du corps avec le métal, mais sinon moi ça m'a plutôt rappelé Bullet ballet (pour le salaryman qui pète un câble peut être) et Tokyo Fist (pour la fureur!)...

J'ai enfin trouvé l'ost de Gemini sinon!!!!! en mp3, mais c'est déjà ça ^^
A part dans le trailer, pas moyen de trouver sur le net de quoi le faire écouter...