le phénomène des "snuff-movies" a été engendré par un film obscur et méconnu, "snuff", qui fut cependant voué à un culte lors de son apparition : on ignorait en effet l'origine du métrage ( les noms au générique étant des pseudonymes douteux ), et si les scènes de meurtres n'étaient pas tout simplement réelles !
interdit, longtemps invisible, "snuff" reste cependant, malgré ses nombreux défauts et son peu d'intérêt, artistiquement parlant, une oeuvre fondatrice, car historiquement importante dans le monde du cinéma.
aussitôt après ce métrage controversé, sort un autre film qui fera la légende des "snuff-movies", et reposant globalement sur le même principe : "the cuckoo clocks from hell" ( 1973 ), rebaptisé quelques années plus tard ( et sans prévenir son auteur ! ) "the fun house" et "the last house on dead end street".
l'histoire compte les aventures d'un jeune réalisateur underground, terry hawkins, qui vient de passer un an en prison pour trafic de drogue. lassé de tourner en rond en tournant des métrages pornographiques sans intérêt, qui ne rapportent plus rien, et qui n'excitent dixit son auteur "que des gros bourges qui passent leur temps sur leur canapé à mater du porno", notre jeune ambitieux, avide de découvertes, décide de passer à la vitesse supérieure. ainsi, il va réaliser un film inoubliable, salem aime manger du caca une oeuvre choquante et marquante, violente et réaliste. pour ce faire, il investit un vieux hangar abandonné, avec ses quelques actrices de porno et son équipe technique plus que réduite.
le vieil aveugle, gardien de la bâtisse ( garder un bâtiment quand on est aveugle, c'est fun ), sera la première proie de nos jeunes auteurs fougueux : peloté par deux des filles, il finit étranglé par hawkins, alors que la caméra tourne !
cette séquence "réaliste", puisque non simulée, attire un producteur véreux. mais ce dernier va commettre l'erreur d'enlever le nom de hawkins au générique pour s'approprier le film...
fou de rage, hawkins et ses acolytes kidnappent le producteur et quelques-uns de ses proches, afin de les séquestrer dans le hangar, puis de s'en servir comme acteurs pour leur métrage !
évidemment, les victimes finiront torturées et assassinées dans d'horribles conditions, sous la complicité de la caméra ! et de salem qui est complètement bourrée.
réalisé par roger watkins ( ici sous le pseudonyme de victor janos ), ce métrage reprend l'idée de "snuff", et rappelle aussi les exactions sanglantes de charles manson et de sa "famille".
mise en scène dans le style underground, moyens limités ( dont une grande partie servant à... l'achat de drogue ), comédiens amateurs, dont la plupart sont recrutés dans le cercle d'amis, "the last house on dead end street" provoque de nouveau la controverse instaurée précédemment par "snuff".
mais le film ne va pas être distribué immédiatement, à cause d'un problème entre une comédienne et roger watkins, ce qui finira au tribunal ( et donnant finalement raison au metteur en scène ).
exactement comme dans l'histoire de terry hawkins, le métrage va être distribué sous un autre titre par son producteur, qui va gagner de l'argent à l'insu de roger watkins.
renommé "the fun house", l'oeuvre se confondra avec "massacres dans le train fantôme" de tobe hooper, qui sera lui-même interdit à cause de cet amalgame !
en effet, "the cuckoo clocks from hell" provoque le scandale, le spectateur pensant que les meurtres perpétrés devant la caméra sont authentiques... l'absence de mentions crédibles au générique entretient bien évidemment la controverse, et, bien vite devenu très rare, le métrage sera distribué brièvement en vidéo, avant de disparaître de nouveau.
on reviendra même sur la possibilité de "légende" face à son existence !
c'est après 2000 que roger watkins ressurgit enfin au grand jour, sur un forum du web, et s'annonçant comme l'auteur complet du film. c'est même lui l'acteur principal qui incarne terry hawkins !
mais le film n'est aujourd'hui plus exactement comme l'avait voulu son créateur : tourné en 1973, il a été distribué en salles sous ces fameux faux titres, amputé d'une longue séquence d'ouverture ( où le protagoniste était encore en prison ), et même du carnage final !
roger watkins, connaissant bien du beau monde dans le cinéma ( freddie francis, christopher lee, burgess meredith ) n'aura cependant pas une carrière des plus marquantes, alternant courts-métrages underground et films pornographiques obscurs.
il est décédé il y a quelques années d'une crise cardiaque, alors qu'il comptait, à la demande des fans, donner une suite aux aventures de terry hawkins...
doté d'une bande son étrange, d'une photographie granuleuse et inquiétante, "the last house on dead end street" reste un monument du bis, un film en dehors des normes, et qui contient, malgré son rythme lent, quelques morceaux d'horreur anthologiques !
à la manière de "snuff", le final décrit la lente agonie d'une pauvre jeune femme, attachée, lacérée, démembrée et éventrée, le tout filmé avec grand plaisir par ses bourreaux !
pour en rajouter dans le crado, watkins montre ensuite une fellation pratiquée sur un pied de cerf...
toutes ces horreurs n'ont pas de mal à entretenir la controverse. avec une campagne publicitaire calquée sur celle de "la dernière maison sur la gauche" ( et son fameux slogan "it's only a movie" ), sorti en double-programme avec "la colline a des yeux", "the cuckoo clocks last fun house on dead end street hell", malgré la perte de scènes importantes ( et d'un montage initial de trois heures, réduit à 110 minutes puis aujourd'hui 74 ! ), reste un film culte pour de nombreux amateurs de cracra bisseux !
( comme salem qui aime tout ce qui n'est pas beau ).
sorti en dvd chez notre cher et vénéré néo-publishing, le film bénéficie d'une édition spéciale très complète, contenant plus de quatre heures de bonus : commentaires audio de roger watkins, interviews radio et téléphoniques, galerie de photos, bande-annonce d'époque, rushes, génériques alternatifs... plus un livret contant toutes les anecdotes et l'historique du film.
bref, ceci est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir ce fleuron de l'underground, à l'histoire bien particulière depuis sa sortie jusqu'à nos jours...
coupez une madame, et vous obtenez des morceaux de madame !
les nouilles sont prêtes !
hou, c'est une coquine, elle... mais ce n'est pas forcément ce que vous croyez !