"snuff", réalisé en 1970 par michael findlay et roberta findlay, reste un film très méconnu de nos jours, et qui reste pourtant le départ de l'un des phénomènes taboux les plus marquants de nos dernières générations : le "snuff-movie", le film où les acteurs sont réellement tués devant l'oeil de la caméra !
avec des moyens minuscules, des acteurs qui n'en sont pas, un scénario qui se calque sur la célèbre affaire de charles manson et de ses disciples meurtriers, "snuff" raconte mollement l'histoire d'un gourou, surnommé "satan", qui dirige une mini-secte ( ben oui, elles sont vraiment pas nombreuses, les recrues ! ) de jolies demoiselles, qui passent leur temps à se droguer, à voler, et bien entendu à tuer, sur les ordres de leur maître.
leur intérêt se porte alors sur une jeune actrice, venue en leur contrée américaine ( censée être buenos aires, du moins selon les sources ), afin de tourner un film érotique pour son jeune amant, fils de milliardaire.
elles se doivent alors de savoir si la jeune femme est enceinte, afin de perpétrer l'ultime sacrifice...
le film se suit avec un mélange d'ennui et d'intérêt, cette phrase se devant d'être comprise par les habitués de la série Z pure et dure !
l'ambiance et la musique sont très empreintes de leur époque, les années 70, de même que les comédiens et leur doublage ( aaaah, on retrouve ces fameuses voix que nous, vidéophiles accros, connaissons tous... ).
on a l'impression de voir un "easy rider" pour amateurs de films bis !
l'affaire de charles manson reste au centre du film, tellement ses personnages et ses péripéties nous y font penser.
mais ne vous attendez pas à voir une déferlante de scènes gores comme dans le gros nanar "the manson family", "snuff" nous dévoilant au compte-gouttes quelques images un peu sanglantes ( principalement des couteaux plantés dans le ventre, plans très soft et mal réalisés ).
l'intérêt de ce film bis reste cette ambiance très caractéristique de son époque, et de celle des vidéoclubs des années 80, où les curiosités, bonnes, mauvaises, ou les deux à la fois ( ! ), allaient bon train !
je me souviens de ma vision de la jaquette du film, alors que je venais de m'abonner avec mon père au vidéoclub le plus près de chez moi ( j'avais sept ans ! )... une affiche avec une femme qui semble terrifiée, entourée de mains masculines géantes... et un verso sujet de toutes mes obsessions morbides, où la seule photographie... représente un bras coupé encore sautillant dans une mare de sang !
pour information, ce fameux plan ne figure pas dans le film, même si la séquence finale en tient les promesses...
on en arrive donc à cette scène finale, qui fut sujette de toutes les controverses, et qui, semble-t-il, donna naissance à la légende des "snuff-movies".
le métrage se conclut par l'envers du décor de toute l'histoire, c'est-à-dire que nous découvrons pour la première fois devant nos yeux les techniciens et le réalisateur qui filment le sujet que nous suivons depuis le début.
ainsi, la coupe intervient lors du dernier meurtre, et le réalisateur crie "coupez" à ses techniciens et à ses acteurs.
la séquence se poursuit dans cette "réalité", où, satisfait des plans qu'il vient de tourner avec ses jeunes actrices incarnant les meurtrières, le metteur en scène demande à faire l'amour avec l'une de ses comédiennes, sans que les caméras continuent de filmer.
peu d'accord au début, la jeune fille finit par se laisser prendre au jeu... après quelques instants de pelotage, elle s'aperçoit que les cameramen continuent de filmer ! pétant un plomb, elle se retrouve immobilisée par le réalisateur, furieux, et ses techniciens, qui commencent alors à la torturer avant de la tuer : découpage de doigt, tranchage de bras à la scie circulaire, et enfin éventration avec extirpation des viscères !
le film se termine ainsi, sans le moindre générique. voici donc l'objet de toute la controverse, une séquence gore censée être authentique, où nous voyons pourtant nettement l'influence du grand-guignol français et des films de herschell gordon lewis !
malgré tout, les effets spéciaux sanglants restent efficaces, et la supercherie se découvre à cause de plans d'exposition trop longs.
mais il ne faut pas oublier que c'est un film datant de presque quarante ans !
au final, "snuff", avec une réputation sulfureuse, qui s'est oubliée au fil des années ( qui connaît ce film, à part quelques passionnés ? ), reste un film bis sans talent, mais qui conserve un charme certain.
ne vous attendez cependant pas à trop de violence gore, excepté ces quelques dernières secondes...
anecdotes : le réalisateur trouva la mort en 1977, décapité par les hélices d'un hélicoptère !
sa co-réalisatrice fut responsable de "blood sisters" et "game of survival", deux films distribués en dvd chez uncut movies.
"snuff" fut totalement interdit aux états-unis, après la découverte de cette fameuse séquence finale, ajoutée semble-t-il par une autre personne que michael et roberta findlay, et qui voyait en ce film un sujet de controverse idéal !
le film "the last house on dead end street", sorti en dvd chez mad movies il y a peu de temps, est exactement basé sur le même concept, d'ailleurs, sa scène de meurtre finale est identique.