Il est bien, mais il n'y a rien sur Léo Ferré
Ecouter
http://www.deezer.com/#music/result/all/leo%20ferreTextes
http://www.paroles-musique.com/paroles-Leo_Ferre-lyrics,a602 ( présentation super moche )
T'es rock, cocoAvec nos pieds chaussés de sang
Avec nos mains clouées aux portes
Et nos yeux qui n'ont que des dents
Comme les femmes qui sont mortes
Avec nos poumons de Camel
Avec nos bouches-sparadrap
Et nos femmes qu'on monte au ciel
Dans nos ascenseurs-pyjamas
t'es Rock, Coco ! t'es Rock !
Avec nos morales bâtardes
Filles d'un Christ millésimé
Et d'un almanach où s'attarde
Notre millénaire attardé
Et puis nos fauteuils désossés
Portant nos viandes avec os
Et la chanson des trépassés
Des jours de gloire de nos boss
t'es Rock, Coco ! t'es Rock !
Avec nos oreilles au mur
Avec nos langues polyglottes
Qui magnétophonisent sur
Tous les tons et toutes les bottes
Avec nos pelisses nylon
Qui font s'attrister les panthères
Dans les vitrines du Gabon
Leur peau pressentant la rombière
t'es Rock, Coco ! t'es Rock !
Avec nos journaux-pansements
Qui sèchent les plaies prolétaires
Et les cadavres de romans
Que les Goncourt vermifugèrent
Avec la société bidon
Qui s'anonymise et prospère
Et puis la rage au pantalon
Qui fait des soldats pour la guerre
t'es Rock, Coco ! t'es Rock !
Cela dit en vers de huit pieds
A seule fin de prendre date
Je lâche mon humanité
Et je m'en vais à quatre pattes.
Tu Ne Dis Jamais RienJe vois le monde un peu comme on voit l'incroyable
L'incroyable c'est ça c'est ce qu'on ne voit pas
Des fleurs dans des crayons Debussy sur le sable
A Saint-Aubin-sur-Mer que je ne connais pas
Les filles dans du fer au fond de l'habitude
Et des mineurs creusant dans leur ventre tout chaud
Des soutiens-gorge aux chats des patrons dans le Sud
A marner pour les ouvriers de chez Renault
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension quatre
Avec la Bande dessinée chez mc 2
Je suis Demain je suis le chêne et je suis l'âtre
Viens chez moi mon amour viens chez moi y a du feu
Je vole pour la peau sur l'aire des misères
Je suis un vieux Bœing de l'an quatre-vingt-neuf
Je pars la fleur aux dents pour la dernière guerre
Ma machine à écrire a un complet tout neuf
Je vois la stéréo dans l'œil d'une petite
Des pianos sur des ventres de fille à Paris
Un chimpanzé glacé qui chante ma musique
Avec moi doucement et toi tu n'as rien dit
Tu ne dis jamais rien tu ne dis jamais rien
Tu pleures quelquefois comme pleurent les bêtes
Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rien
Comme toi, l'œil ailleurs, à me faire la fête
Dans ton ventre désert je vois des multitudes
Je suis Demain C'est Toi mon demain de ma vie
Je vois des fiancés perdus qui se dénudent
Au velours de ta voix qui passe sur la nuit
Je vois des odeurs tièdes sur des pavés de songe
A Paris quand je suis allongé dans son lit
A voir passer sur moi des filles et des éponges
Qui sanglotent du suc de l'âge de folie
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension ixe
Avec la bande dessinée chez un ami
Je suis Jamais je suis Toujours et je suis l'Ixe
De la formule de l'amour et de l'ennui
Je vois des tramways bleus sur des rails d'enfants tristes
Des paravents chinois devant le vent du nord
Des objets sans objet des fenêtres d'artistes
D'où sortent le soleil le génie et la mort
Attends, je vois tout près une étoile orpheline
Qui vient dans ta maison pour te parler de moi
Je la connais depuis longtemps c'est ma voisine
Mais sa lumière est illusoire comme moi
Et tu ne me dis rien tu ne dis jamais rien
Mais tu luis dans mon cœur comme luit cette étoile
Avec ses feux perdus dans des lointains chemins
Tu ne dis jamais rien comme font les étoiles