je remets ma critique pour vous faire plaisir :
dès que la cassette de ce film se met en route, vous arrivez dans un nouveau monde. une voix off annonce sur fond d'écran noir : "docteur, j'en peux plus, je refais toujours le même cauchemar. vous devez m'aider docteur".
le générique démarre avec une musique lancinante qui semble annoncer un film horrible et hautement dramatique.
c'est l'histoire de coddie, un jeune homme sympathique, qui vit dans la campagne texane avec sa mère. il travaille dans un petit garage, fréquente la jolie kelly, et sort aussi avec ses potes pour boire des bonnes bières. bref, la vie est simple mais cool.
seul petit bémol, la mère de coddie est obsédée par un faux évangéliste, le frère fogg, qui passe toujours à la télévision.
"bonsoooooir, je suis le frère fogg !!" annonce fièrement ce dernier, alors que la maman est fixée dans son fauteuil devant la télévision.
quand coddie rentre, c'est toujours ce même spectacle plutôt agaçant.
"maman, tu sais bien que je n'ai rien contre la religion, mais ce gars-là ne veut que ton argent. oh et puis merde !".
ça ne semble pas bien grave, jusqu'à ce que le fameux frère fogg demande aux téléspectateurs de poser leurs mains sur leur poste.
"je vais vous guérir de vos cancers, de tous vos maaauuux".
et la maman crache, pendant l'absence de son fils, une horrible tumeur. elle la jette à la poubelle. mais la chose rougeâtre se faufile pendant la nuit dans la gorge de coddie, dans une scène du style "frissons", mais à l'envers.
dès le lendemain, coddie tombe malade, mais le pire reste à venir. la chose à l'intérieur de lui, c'est l'abomination, un démon vieux de cinq mille ans, dont le frère fogg himself avait annoncé la venue.
guidé par une voix diabolique, coddie commence à tuer pour nourrir son nouveau compagnon. il en profite pour cracher de nouvelles boules sanglantes, qu'il cache sous son lit et dans la salle de bains. les bébêtes grossissent tandis que coddie fait sa besogne. il pourchasse une jeune fille dans un cimetière et l'égorge. il écrabouille la tête de son patron garagiste avec une tronçonneuse. il éclate le crâne de son pote avec une pelle. il égorge profondément la copine de ce dernier avec son poignard. il élimine aussi le frère fogg, en mettant une bestiole dans ses chiottes, qu'il nourrit avec un pauvre petit chat noir. cela dit, vu les pets que le frère fogg faisait en chiant, ce n'était que justice de lui mordre le cul bien fort.
tout se termine dans un bain de tripes et de sang. la mère de coddie et sa copine kelly sont tuées, alors que le jeune homme est empalé par une fourche, laissant sortir un nouveau monstre, rappelant l'affiche de "parasite" de charles band.
ça paraît si horrible que ça en semble abominable. mais tous les défauts de ce film amateur, réalisé dans la foulée de "ozone", par les mêmes auteurs, le rendent délicieusement débile.
les effets spéciaux, autant cradingues qu'ils soient ( cervelle en bouillie, mains tranchées, gorges bien ouvertes... ), respirent la maladresse, ce qui leur donne un certain charme. à ne pas louper, le festin final, où des morceaux entiers de bidoche bovine sont censés représenter des tripes humaines. pas grave, à force de voir ces énormes morceaux de viande qui pendent, ça donne un peu la nausée.
"c'est l'abomination qui entraîne misère et désolation", répète inlassablement le commentaire en voix-off. voix-off qui d'ailleurs constitue la plus grande partie des "dialogues" de la bande sonore...
quand notre bétin affamé bouffe de la chair, on voit une de ses dents en carton qui part en couille... impayable !
pareil pour les mains coupées, on dirait des prothèses de "nathan, des jeux intelligents".
comme dans "ozone", les plans de coupe sont nombreux : buissons, fleurs, papillons, ivrognes qui picolent au soleil ( les mêmes que dans "ozone" ), et bien sûr le cheval, qui est d'ailleurs le personnage qui sort intact du film.
pour les fans, je réserve comme d'habitude ma petite sélection des dialogues.
"quoi, qu'est-ce que tu veux ? - je voulais te voir, c'est tout ! - et bien tu m'as vu !".
"mais je te croyais malade ! - ça va mieux ! une bière ? - oh merde, oui !".
"je suis dans ma camionnette. je passe devant le cimetière et je vois la fille. et tout à coup je découvre la raison de ma présence ici. c'est l'abomination ! elle m'entraîne, elle a faim, et je dois lui procurer de la nourriture !".
"je sors de ma camionnette, je marche, très raide, comme un robot, vers l'entrée du cimetière...".
et, excusez-moi, mais ça me fait trop délirer : "bonsoooooir, je suis le frère fogg !!".
de tels mots résonnent encore dans mon esprit de zédophile.
par contre, grosse qualité, comme dans "ozone", la musique, électro et très expérimentale, reste très intéressante, voire flippante par moments. on retrouve d'ailleurs la plupart des thèmes dans "ozone".
de plus, on retrouve la jolie nénette de "ozone". alors, de quoi vous plaignez-vous !
"the abomination". un film réalisé par max raven. produit par matt devlen et max raven. avec scott davis ( coddie ), jude johnson ( la mère de coddie ), blue thompson ( kelly ), brad mc cormick, van connery ( nonon, c'est pas sean connery ), gaye bottoms, suzy meyer, et toute la minuscule population de joyeux alcoolos de poolville, texas. musique originale de john hudek, kim davis et richard davis. effets spéciaux par dark fx. directeur de la photographie brad redd.
distribution vidéo ( vhs ) : cobra vidéo, fip distribution ( collection vidéo-poche ), initial home vidéo ( collection best of horror ).