Ernest PIGNON-ERNEST

Né en 1942 à Nice, Ernest Pignon-Ernest a fait ses débuts en réalisant des dessins d’architecture. Depuis 1966, il expose chaque année ses œuvres nouvelles dans le cadre d’expositions personnelles ou dans les grands musées européens.


Naples

Principaux temps forts : 1978, Rimbaud, Paris Charleville. 1980, «accrochage» à Beaubourg. 1984, «Les Arbrorigènes». 1988, début des «interventions» à Naples. 1997, «Tête à tête», Antonin Artaud, Paris.
Ernest Pignon-Ernest a en outre dessiné le rideau de scène de l’Opéra de Monaco et conçu un timbre pour la poste à l'occasion du bicentennaire.


Il réalise des interventions urbaines depuis plus de 25 ans : "Il procède chaque fois de la même manière. Il choisit une ville, par hasard, par défi ou par nécessité. Il marche longtemps, de jour et de nuit, dans les rues. Il s’imprègne des odeurs, des bruits, des couleurs, des matières qui l’entourent. Il s’immerge ensuite dans les livres, les récits, les romans qui parlent de l’histoire et des légendes qui s’y rattachent. Naples l’ancienne lui a offert ses matériaux denses, sa lumière brutale, son architecture baroque et son riche passé."


«Hanté définitivement par les ombres de Nagasaki et d’Hiroshima, fasciné par les premiers gestes de l’Homme préhistorique, Ernest Pignon-Ernest sait aussi mettre en scène l’humour et faire se côtoyer sur le papier les portraits célèbres de musiciens, d’écrivains ou de poètes dans un même concert anachronique mais tellement réjouissant. Après Naples et en attendant de partir pour l’Inde ou pour New York, Ernest Pignon-Ernest continue son dialogue avec les ombres et les silhouettes fugitives entrevues la nuit dans des cabines téléphoniques : «ce sont des lieux où se reflètent la ville; des espaces qui offrent un condensé d’images urbaines».


esquisse pour "les cabines"

Offrant ainsi d’autres moments uniques instantanés à son spectateur qui, en y regardant bien, découvrira un hommage à Edvard Munch, Toulouse-Lautrec ou Edward Hopper. Son timbre conçu pour le bicentenaire de l’installation de l’Assemblée nationale au Palais Bourbon est de la même filiation artistique. «J’ai voulu donner une vision simple et directe de ce lieu riche en symboles. Tout en gardant l’aspect réel du monument où finalement l’acteur essentiel c’est le peuple». » (http://www.laposte.fr)


1971 La Commune (sur la Commune 1870)
1974 Jumelage Nice-Le Cap (sur l'Apartheid)
1975 Sur l’Avortement
1976 Les Aggressions
1978-79 Rimbaud (à Paris et Charlevilles-Mézières)
1979 Les Expulsés (utilisations des murs de bâtiments détruits)
1980 Pasolini (écrivain, cinéaste italien assassiné en 1975)
1980 Boccage (écrivain italien du XIVème siècle)
1982 Martigues
1983-84 Les Arbrorigènes (au jardin des plantes, travail en volume avec une sorte de matière sculptable à base de micro-algues)
1988-1995 Naples (beaucoup de référence à Le Caravage...)
1996 Antonin Artaud
1997-1999 Les Cabines (silhouettes dans des cabines téléphones à Paris et Lyon)
2002 Soweto-Warwick (sur les ravages du SIDA en Afrique du Sud)
2003 Maurice Audin (à Alger, en mémoire à la guerre d'Algérie)

Maurice Audin a été arrêté par les parachutistes du général Massu, le 11 juin 1957 à Alger.
Depuis, nul ne l’a revu.

Sérigraphie d’Ernest Pignon Ernest représentant Maurice Audin.
Elle a été collée sur des murs d’Alger en avril 2003, le visage a été gratté par une main inconnue.

expo au Creusot - 1998

Oeuvre
Ernest Pignon-Ernest "travaille sur des villes". Il fait des sérigraphies, des dessins à la pierre noire, qu'il réplique et colle sur les murs, les portes, les escaliers... des lieux où il installe ses projets. Dans les années soixante-dix, il réalise des séries très politiques dont le message est explicitement annoncé par les titres : La Commune, 1971 ; Les Hommes bloqués, 1972 ; Jumelage Nice-Le Cap, 1974 ; Sur l'avortement, les Immigrés, 1975 ; Expulsions, 1979. A partir de 1980, il fait référence à l'histoire de l'art avec Pasolini (1980), Rubens, les Musiciens (1982), puis réalise les interventions napolitaines. Il exécute également entre 1982 et 1984, un ensemble de sculptures, les Arbrorigènes : Il réalise des moulages de corps auxquels il injecte des cellules végétales, puis les personnages sont installés dans des arbres, in situ, dans les Landes, au jardin des Plantes à Paris... Ils sont peu à peu recouverts de végétation.

Propos de l'artiste
"Les lieux réels m'interressent pour leurs qualités plastiques, leurs formes, leurs couleurs, leurs espaces, mais aussi pour tout ce qu'ils portent en eux d'invisible. Dans les villes, j'utilise l'Histoire, les souvenirs qui les hantent. C'est dans le non-visible que se trouvent souvent les potentialités poétiques les plus fortes."


("Petit dictionnaire des artistes contemporains" de Pascale Le Thorel-Daviot - 1996)

Aujourd'hui même, j'ai eu un petit cours sur Ernest Pignon Ernest !!


En 1971 pour le centenaire de la Commune, l'artiste réalise des centaines de gisants en papier qu'il dépose sur la butte Montmartre.

En 1982, d'un retour de voyage à Cuba et de la rencontre avec la veuve d'Alejo Carpentier (mort en 1980), Ernest Pignon Ernest est contacté par le directeur du festival d'Uzeste (Landes), Bernard Lubat.
Son intervention se fera en parallèle avec le festival.
Il a l'idée de reprendre l'histoire d'un livre de Carpentier : l'histoire se passe à Venise où se rencontrent Vivaldi, Scarlatti et Haendel qui s'insultent allègrement...Haendel traite les autres de sales ritals...etc
Puis ils décident d'aller se recueillir sur la tombe de Stravinsky...et finissent par tomber sur une affiche de Louis Armstrong...donc gros délire surréaliste !!
Comme l'a dit Flo quelques posts avant moi, EPE fait de nombreux repérages dans la ville (enfin là c'est un village)...il aime les endroits chargés d'histoire (Naples en est un bon exemple car pour lui, il y a la mort partout...une grande dualité entre la vie et la mort et comme une entrée vers les Enfers...le Vésuve n'est pas loin).
EPE s'est intéressé à l'église du village (gothique) et y a installé un Beethoven dessiné au fusain et pierre noire.
Un peu partout dans le village, il a aussi mis ensemble des couples improbaux (tels ceux du livre de Carpentier)...Chopin, Hendrix, Marley, Berlioz, Holiday, Scotto, Wagner.
Tous ces musiciens étaient installés dans des cavités de maisons...au départ les villageois étaient un peu sceptiques mais par la suite, certains étaient dégoûtés de ne pas avoir d'oeuvres sur leurs façades...et ceux qui en avaient, on essayait de les garder le plus longtemps possible.
Le soir du festival, pendant le feu d'artifice, les villageois ont fait le tour du village et chaque fois qu'un feu pétait, il éclairait un musicien dessiné.

très belle expo de Ernest Pignon Ernest à L'Arc au Creusot.
Contrairement à la dernière fois, il y a plus d'originaux et puis il fait chier d'avoir tant de talent

allez tiens d'autres peintures :


Artaud 1998 - Technique mixte - 41 x 49 cm


Artaud 1998- Fusain et pierre noire sur papier - 63 x 49 cm


Etude pour Maurice Audin 2003 - Encre sur papier - 42 x 37 cm


Giacometti 2002 - Fusain et pierre noire sur papier - 107 x 73 cm

je vous en posterai bientôt d'autres mais là je vais quand même aller me coucher

Bonjour à tous !

Je me suis inscrit sur ce forum, bien que je ne sois pas ferru d'art, car je recherche désespérément la photo d'une oeuvre d'Ernest Pignon Ernest, dont malheureusement je ne connais pas le nom !

Il s'agit d'un collage représentant un homme et un enfant se tenant la tête, avec à côté le mot "Misère" écrit en gros, et des sacs poubelles en dessous. Il me semble qu'il s'agit d'un collage réalisé à Lyon. Si vous pouviez me trouver une image de cette oeuvre, je vous remercierai grandement ! Merci d'avance, les z'artistes !